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Quelques phrases extraites de la méditation vagabonde de René Poujol à l’approche de Pâques

J’aimerais, le Jeudi saint, que nous gardions à l’esprit qu’à l’auberge d’Emmaüs c’est à la fraction du pain rapportée par Matthieu, Marc et Luc que les disciples Le reconnurent. Il était là bien présent parmi eux. Et cela suffit à en faire, pour toute leur vie, les porteurs d’une Bonne nouvelle à partager « en mémoire de Lui ».

J’aimerais qu’au jour du Vendredi saint, l’Eglise fasse aussi mémoire de tous les innocents crucifiés par elle au cours de l’Histoire et accepte l’épreuve et l’humiliation de la mort sociale que cela entraine. J’aimerais qu’on n’oublie pas qu’il est des Eglises et des humains, de par le monde, qui vivent en ce moment l’agonie de la Croix. 

J’aimerais qu’on n’escamote pas trop vite le vide du Samedi saint, au motif qu’on connait la fin de l’Histoire et que, Dieu merci, elle est heureuse. Que nous imaginions cette descente de Jésus aux Enfers, Royaume des morts privé de toute vision de Dieu. Et que nous réalisions qu’il est des pays en guerre où des centaines de milliers de morts-vivants connaissent la désespérante réalité des enfers.

J’aimerais qu’au jour de Pâques nous sachions nous émerveiller, plus qu’en tout autre jour de l’année, de la lumière qui succède aux ténèbres. Que nous puissions y voir la préfiguration d’une éternelle clarté..

J’aimerais qu’au delà du mal qui nous accable et que nous devons assumer en vérité, nous sachions retrouver des « gueules de ressuscités » dont l’absence, nous disait Nietzsche, l’empêchait de croire en Dieu et sans doute nos contemporains avec lui. Et j’aimerais que tout cela puisse se vivre, pour chacune, chacun de nous, à travers ses mots et sa sensibilité propres, dans la grande liberté des enfants de Dieu. 

 

René POUJOL , journaliste, écrivain

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